Critics
Igor Bitman recherche la permanence classique, c’est-à-dire la durée, au travers d’un effort de volonté et de connaissance, pour s’opposer à la rapidité spectaculaire
Le mysticisme qui se dégage de l'œuvre de Bitman n'a pas d'idéologie, c'est le mysticisme de l'être. L'être existe parce qu'il se peint, sinon on ne verrait pas qu'il existe…
Max Fullenbaum, « A la recherche de l’immuable » 1996
Femmes sublimées
Fin dessinateur, Igor Bitman, au début de sa carrière, a beaucoup peint de portraits, notamment de femmes proches de lui, puis répondant à des commandes. La sobriété de sa peinture, l’exactitude des traits, des expressions, a su séduire. « Pour moi, la Femme est un sujet constant » confie-t-il. Lorsqu’il peint des femmes dénudées allongées sur des canapés, sous des éclairages improbables, l’artiste « ne cherche pas à peindre une femme concrète mais à trouver plutôt des images impersonnelles, sans psychologie, pour appréhender la Femme ou peut être même la Féminité… ». Dans ses compositions, les visages et les corps sont « liés avec un espace d’architecture ou de paysage. Ces visions sensorielles sont souvent étayées par un sujet mythologique important pour Igor Bitman. Mais, « le spectateur n’est pas du tout obligé d’être un connaisseur de mythologie » déclare l’artiste.
Artistes Magazine N° 175 - Rencontre Texte : Françoise Coffrant
La mythologie étoffe la vision première, l’alimente de son abstraction. Le récit légendaire résume en mémoire collective l’expérience individuelle et sa transposition en image brise le carcan en introduisant l'étrange dans le quotidien. Son pouvoir à propulser l’imaginaire sur un terrain au résonance obscure à balais réalité temporelle les tableaux d’Igor Bitman abstraient du temps.
Emmanuelle Tenailleau, ”Le temps suspendu" 2005
Après tout il a franchi dans sa jeunesse un rideau de fer pour créer librement, pourquoi ne franchirait-il pas dans sa maturité le mur virtuel du conformisme mainstream ? Alors même que la peinture était devenu interdite et la beauté taboue, Igor Bitman usait de sa liberté, durement acquise, pour en découvrir les mystères
Aude de Kerros “Invitation au banquet de la peinture” 2012